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Nous allons entrer dans les détails pour savoir si vous devez vraiment vous préoccuper des pratiques éthiques dans le domaine des diamants ou si les films exagèrent la situation. Il y a certainement des préoccupations, et il existe aussi des avantages à soutenir l'industrie du diamant.
Les diamants et autre pierre, comme les pierre de lune, créés en laboratoire sont et seront toujours une option fascinante qui gagne en popularité. Il est évident que l'achat d'un diamant fabriqué par l'homme est un moyen facile d'éluder la question éthique. Nous ne sommes pas convaincus qu'ils constituent un bon investissement, mais ce n'est peut-être pas votre seule préoccupation, et du point de vue moral les diamants synthétiques sont parfaitement libre de tout conflit et d'une grande pureté, bien que non naturels, tout comme les zircon ou le cristal d'ailleurs.
Du café aux vêtements, jusqu'au pendentifs, les consommateurs s'intéressent de plus en plus à l'origine de leurs produits. Ils veulent avant tout s'assurer que les travailleurs sont traités équitablement et que les produits sont fabriqués avec le moins d'impact possible sur l'environnement.
Il semble tout à fait naturel que cette évolution de la culture de consommation se répercute sur les diamants, qui constituent souvent l'un des achats les plus significatifs, et les plus importants financièrement, de la vie d'une personne.
Le terme "diamant éthique" est apparu comme un moyen pour les consommateurs consciencieux d'identifier les diamants qui sont extraits sans exploiter les travailleurs ou l'environnement. Mais quels sont les problèmes auxquels sont confrontés les mineurs et les écosystèmes miniers ? comment choisir des diamants éthiques ? Et comment contourner les tactiques de marketing sophistiquées, et souvent trompeuses, pour s'en procurer un ? La réponse n'est pas aussi claire qu'on pourrait le croire, et si vous ne souhaitez pas vous tracasser, tournez vous vers un bijoux pierre de lune serti simplement, et chic.
Avant d'entrer dans les détails de l'approvisionnement éthique en diamants, assurez-vous que vous n'êtes pas en train de tomber dans le piège du marketing. Il est facile d'apposer une marque sur une bague en diamant et de la faire payer plus cher. Rien ne m'irrite plus que les entreprises qui jouent sur votre corde sensible éthique pour vous faire payer des primes folles sans que cela ait une valeur réelle.
Le langage marketing sophistiqué ne s'arrête pas à "sans conflit". Prenez, par exemple, les termes "origine" et "provenance". Certains bijoutiers peuvent vous assurer que le diamant qui vous intéresse peut provenir d'un certain nombre de pays réputés. Mais, lorsqu'il s'agit d'éthique et de responsabilité environnementale, cela ne signifie essentiellement rien. Comme nous allons le voir, les sociétés ajoutent quelques artifices marketing et facturent ensuite 25 % de plus pour le même diamant etiqueté "éthique" ou "conflict-free".
Il faut savoir que ces mots "provenance" et "origine" ont deux significations très différentes dans le secteur du diamant. L'"origine" signifie le lieu où le diamant a été extrait. La "provenance" désigne généralement le dernier endroit où le diamant s'est arrêté avant d'arriver chez vous. Par exemple, on dit de certains diamants qu'ils sont de provenance suisse. Cela signifie seulement que leur dernier arrêt sur le chemin de l'annonceur était la Suisse.
La "provenance" étant élastique, elle peut également signifier d'autres étapes que le diamant a franchies avant d'arriver chez le détaillant. En fait, c'est un moyen de rassurer le consommateur si par exemple une bijouterie sur internet peut donner la "provenance" est celle d'une société connue et réputée. Il est plus complexe de dire où cette société a obtenu le diamant, et par combien de mains il est passé avant qu'elle ne l'obtienne. Cependant, toutes les occasions sont bonnes pour commettre des erreurs, même chez une entreprises honorables. il semble plausible qu'elle puisse faire une erreur concernant l'origine de ses diamants.
Lorsque vous regardez un diamant étincelant rond brillant, sur une sublime alliance, il est difficile d'imaginer qu'il s'agissait à l'origine d'une pierre brute dans les profondeurs de la terre. La plupart d'entre nous sont si éloignés de ce que sont réellement les diamants et de leur origine qu'il nous est difficile de nous faire une idée de leurs origines. Cependant, pour comprendre les questions éthiques liées aux diamants, il est essentiel de savoir d'abord comment ils sont extraits.
On trouve les diamants à deux endroits : à des kilomètres sous la surface de la terre, dans d'anciennes formations de cristaux de kimberlite (extraites par l'intermédiaire de l'exploitation minière) et dans le lit des rivières et le fond des océans (extraits par l'intermédiaire de l'exploitation minière alluviale). Si certains diamants sont extraits au Canada et en Russie, la grande majorité se trouve en Afrique, où ils proviennent à la fois de mines profondes et de lits alluviaux, parfois en compagnie de métaux précieux.
Quel que soit le lieu où il se trouve, chaque diamant, pour le plus simple collier, bracelet chevalière, ou boucles d'oreilles, met des millions d'années à se former et nécessite des ressources considérables (équipement, temps et main-d'œuvre) pour être découvert.
Les mines en profondeur, qui utilisent des technologies de pointe pour creuser des kilomètres sous la surface de la terre, sont détenues et exploitées par de grandes sociétés. Cependant, une partie de cette forme d'exploitation minière est effectuée à la main: un processus minutieux, semblable à l'extraction de l'or au XIXe et au début du XXe siècle, communément appelé exploitation minière artisanale, par des particuliers, principalement dans les pays africains. C'est là que commence notre dilemme éthique.
Si l'exploitation minière alluviale est pratiquée par de grandes entreprises, qui respectent des normes éthiques et environnementales strictes, les consommateurs peuvent avoir confiance dans le fait que cette pratique est saine sur le plan éthique et environnemental. C'est l'exploitation minière alluviale informelle (c'est-à-dire artisanale), celle qui est effectuée à la main dans des conditions dangereuses par des travailleurs non syndiqués, qui présente un certain nombre de problèmes troublants.
L'exploitation minière à la main est un travail éreintant. Malgré ce travail intense, et malgré la valeur marchande des diamants, on estime qu'un million de mineurs de diamants alluviaux africains gagnent moins d'un dollar par jour. Sans autre possibilité d'emploi, ils sont contraints de vivre dans une extrême pauvreté au sein de communautés souvent dépourvues d'eau courante et d'installations sanitaires adéquates.
Qui plus est, beaucoup de ces mineurs sont des enfants, dont certains n'ont que cinq ans. Non seulement le travail est physiquement exigeant et non réglementé (et donc dangereux), mais tous les mineurs, y compris les enfants, doivent travailler six à sept jours par semaine. Cela signifie que les enfants travailleurs ne vont généralement pas à l'école, ce qui les condamne à une vie de travail pénible et dangereux.
L'exploitation minière alluviale informelle n'étant généralement pas réglementée, les conditions sont généralement très dangereuses pour les mineurs. Une grande partie de la journée d'un mineur artisanal est consacrée à creuser dans des eaux stagnantes et sales qui favorisent la prolifération des insectes et des maladies.
Les travailleurs manquent d'outils, de formation et d'équipements de sécurité adéquats, et les glissements de terrain, les effondrements de mines et autres accidents provoquent fréquemment des blessures et des décès. Les conditions d'exploitation minière ne sont pas les seules à mettre en danger la vie de ces mineurs alluviaux. Nombre d'entre eux sont victimes de violations des droits de l'homme, commises par les milices gouvernementales et les groupes rebelles armés qui cherchent à s'emparer et à contrôler les zones minières.
Cette exploitation minière informelle n'est pas seulement préjudiciable aux mineurs et à leurs communautés, elle dévaste également l'environnement sur de vastes étendues de terres autrement cultivables. Pour trouver des diamants, les mineurs doivent d'abord enlever le sable le long des berges, puis laver le sol pour le trier.
Ce processus rend la terre inutilisable en enlevant la couche arable délicate, laissant dans son sillage de grandes fosses minières remplies d'eau sale, chacune devenant rapidement un lieu de reproduction pour les moustiques et les maladies qu'ils transportent. Les rivières, souvent endiguées et détournées à la hâte, deviennent polluées. Les terres forestières sont défrichées. Les poissons sont tués, la faune est déplacée et, dans les cas les plus graves, les écosystèmes locaux sont détruits.
Selon le WDC (World Diamond Council), 24 % des diamants du monde proviennent de sources alluviales. 20% de ces diamants sont obtenus par des moyens industriels et 14 % par des creusements informels à petite échelle. Étant donné que le WDC représente les plus grands acteurs mondiaux de l'industrie du diamant et qu'il peut donc, à notre avis, être intrinsèquement partial.
S'il est difficile d'estimer avec précision le pourcentage de diamants provenant de l'extraction alluviale informelle, les experts à qui nous avons parlé ont confirmé que la statistique du WDC est assez exacte. Le grand analyste de l'industrie du diamant, Chaim Even-Zohar, estime que ce pourcentage est de 15 à 16 %. Ian Smillie, du groupe de défense des mineurs artisanaux africains Diamond Development Initiative, estime que le chiffre est un peu plus élevé, entre 15 et 20 %.
L'achat d'une Pierre Fine ressemble beaucoup à l'achat de toute chose importante : Vous faites vos recherches, et prenez la décision qui convient le mieux à votre personnalité, et peut-être aussi à votre partenaire, du plus sobre solitaire aux bagues serties de nombreux diamants certifiés les plus raffinés.
Nous vivons dans une société mondialisée, où bon nombre des produits que nous utilisons au quotidien (nos téléphones portables, nos ordinateurs et nos voitures, par exemple) sont composés d'un éventail vertigineux de matériaux d'origine mondiale, fabriqués par un éventail tout aussi vertigineux de travailleurs du monde entier. Certains de ces travailleurs sont traités équitablement, d'autres non.
Certains de ces matériaux sont issus de sources durables, d'autres non. À moins que vous ne disposiez d'un temps infini pour vous plonger dans des recherches (ce qui n'est pas le cas de la plupart d'entre nous) sur chaque produit que vous achetez, il est peu probable que vous disposiez de ces informations (et si c'était le cas, vous n'achèteriez peut-être rien du tout !). En général pouvons encore nous fier aux certificats d'authenticité.
Si vous vous arrêtez pour penser au diamant ou l'émeraude d'une bague de fiançailles d'un grand joailler que vous aimeriez acheter, il est peu probable que vous vous arrêtiez pour considérer les conditions dans lesquelles l'or qui entoure ce diamant a été extrait (l'extraction de l'or pose ses propres problèmes) ou dans quelles conditions le diamant lui-même a été taillé et poli. Les diamants tracés depuis l'origine sont attrayants en ce point, et l'association diamant or, toujours si prisée.
Et si vous décidez d'acheter chez un diamantaire canadien, créé en laboratoire ou recyclé, vous privez de fonds ceux qui, en Afrique, dépendent de consommateurs comme nous pour assurer leur subsistance. Les diamants représentent un tiers du PIB national de la République du Botswana, grâce au partenariats établi de longue date.
Cela fait beaucoup de choses à assimiler, surtout si vous achetez un diamant pour commémorer une étape importante. Si nous vous disons tout ici, ce n'est pas pour gâcher votre plaisir, mais pour évoquer tous les aspects de ces questions afin que vous puissiez prendre une décision éclairée qui vous convienne. Après tout, nous nous sommes engagés à être totalement transparents sur l'industrie du diamant, et les questions d'éthique en font partie.
